Le nouvel arrivant avait passé la porte et était entré dans la rue. C'était une rue longue où ne passaient que quelques voitures à cheval. D'ailleurs lui-même avait abandonné la sienne quelques minutes auparavant. Il avait payé le cocher et se retrouvait maintenant là. Un vieux semblait s'agiter dans la boutique du numéro 2. "Un écrivain public, se dit Paul, ça peut servir !" Il y avait également de nombreuses personnes qui allaient d'une boutique à l'autre. Des messieurs... il en faut... et des dames !
En séducteur impénitent, Paul remarqua immédiatement les dames dans leurs belles toilettes. Il esquissa un sourire et d'un pas sûr marcha en direction d'un établissement qui ressemblait fort à un débit de boissons.
A quelques mètres de son but du moment, il fut arrêter par un char qui transportait des tonneaux de vin. Paul ne comprit jamais ce qui fit se saisir le cheval d'effroi. Toujours est-il qu'une simple ruade envoya voler un tonneau que l'homme évita d'un pas sur le côté. En revanche, il ne put éviter la douche de liquide tannique que l'explosion du tonneau provoqua.
Couvert de vin des pieds jusqu'à la tête, il n'y avait rien de mieux pour faire son entrée dans une ville inconnue. Paul resta planté là, saisi par le froid et la stupeur. Rouge de colère, il s'apprêtait à invectiver le malheureux convoyeur...