Avant l'effort, le réconfort

Poursuivant sa visite des locaux municipaux, Sindbad arriva dans cette pièce.

Une grande table de bois carrée occupait la largeur de la pièce. Deux bancs proposaient au visiteur de s'asseoir afin de s'aérer après une intense journée de travail. tournant la tête vers la gauche, Sindbad aperçut le bar. Sur de longues étagères étaient méticuleusement rangées des bouteilles dont les liquides de couleur diverse appelaient à la fête et à l'amusement : vins blancs venus de la Loire ou du Saint Empire Romain Germanique, vins rouges bordelais et bourguignons, et même un vin italien, le Corpus Christi, dont Sindbad attribua la présence à Squirel. Les cervoises venaient quant à elles d'Angleterre ou de Suisse. "Cardinal Rheingold" lut Sindbad sur l'une d'elles "sûrement la boisson favorite de Griffes". Les jus de fruits tenaient également une place importante aux côtés du cidre et du chouchen. "Une exigence de Mythe, sans doute" pensa alors Sindbad. Il nota l'absence de calva, et conclut qu'il ne faudrait pas longtemps avant que Makiavel et Pink ne réparent cet oubli.Il ne lui restait donc plus qu'à amener quelques herbes afin de pouvoir se préparer ses infusions...

Sindbad regarda l'évêque et sourit :

"Monseigneur oublie peut-être que mes papilles gustatives sont anormalement développées. A cette occasion, vous deviez me faire découvrir une certaine recette au vin de Cahors, et m'indiquer comment se procurer des épices."

Il se rendit alors compte que sa réponse n'en était pas une.

"La vérité, c'est que ma mémoire ne m'est pas intégralement revenu. Tout au plus, j'en déduis, par mes connaissances de la langue turque, que j'ai dû apprendre cet art auprès des ottomans".

Comme tous les matins depuis son arrivée au conseil, Sindbad se prépara une tisane

L'opération, pour aisée qu'elle paraisse à formuler, n'en était pas moins exigente et délicate. La ville étant dépourvue d'herboriste, Sindbad devait se lever aux aurores afin d'herboriser lui même, aux limites extrêmes de la ville et au risque de rencontrer des gens de sac et de corde.

Il devait ensuite rejoindre le conseil municipal pour y faire bouillir son eau, laisser infuser le produit de sa cueillette et consommer le tout.

De temps en temps traversait son esprit l'image de saints hommes du nord de l'Inde ou de l'Empire du Milieu, qui buvaient d'alléchantes et odorantes boissons, appelée chá, faites à partir des feuilles d'un arbre. Les constantinopolitains l'appelaient τσάι, les ottomans çay et les vénitiens tè. Comment cela se traduisait-il en français ?

Amaury qui entrait fut séduite par les effluves de la tisane que Simbad se concoctait

Bonjour Messire Simbad ! Cela sent divinement bon, quels herbes avez-vous donc utilisé pour que cela sente si bon ?

Sindbad se réjouit qu'Amaurydumans, qu'il connaissait au demeurant fort peu, s'intéresse, après Griffes, à la composition de ses tisanes.

"Oh, j'ai juste fait infuser un peu de menthe dans celle ci, et y ai ajouté une cuillerée de miel afin d'en développer l'arôme et atténuer l'amertume. J'aimerais tant varier mes plaisirs, mais faute d'herboristes, je dois me contenter des plantes sauvages locales

Il me reste quelques feuilles. Souhaitez vous que je vous en prépare ?"

Amaury qui n'osait espèrer que Simbad lui propose de goûter ce bruvage au délicieuse senteur s'empressa de lui répondre

C'est avec plaisir que j'aimerai goûter votre tisane !

Mythe arriva, attirée, elle aussi, par l'odeur et entendit Sindbad donner la recette de sa tisane.

Dis-donc, Sindbad, j'ai une idée, moi, pour remplacer ton miel. Ajoute un peu de ceci à la place. Je suis certaine que ce sera délicieux et que beaucoup plus de monde s'intéressera à tes tisanes.

Elle sortit alors une bouteille de chouchen de sa besace qui est un alcool arômatisé au miel, spécialité de la Bretagne dans l'ambassade de laquelle elle buvait régulièrement.

Sindbad était ravi d'initier sa collègue aux joies de tisanes saines.

"Je vous suggère de goûter ma préférée : menthe, romarin et thym. Celle ci est souveraine après le déjeuner, si votre digestion est difficile. Voulez vous que je vous la prépare ?

Oh, et pendant que j'y suis, j'ai noté un frémissement sur le marché des joueurs : j'ai trouvé ce matin 4 bouteilles de lait. J'en étais ravi, car le lait participe à notre développement harmonieux. Mais je m'interroge : cette carence en lait sur notre marché est-elle due à une surconsommation par nos concitoyens ou une sous-production de la part de nos éleveurs ?"

Sindbad s'empara de la bouteille de Mythe et huma l'odeur du liquide :

"Miel et jus de pomme fermenté. Cela va effectivement sucrer ma tisane, mais peut générer d'autres effets, plus pernicieux. Parfois mélangés au miel se trouvent des abeilles dont le venin se diffusent dans la boisson. Or, ce venin s'attaque, selon le grand médecin Avicenne, à la partie du cerveau, siège de l'équilibre. Dès lors, il suffit de quelques verres pour tomber à la renverse. Je doute, dans ces conditions, que Dame Squirel apprécie la mise au tapis de son équipe municipale par une boisson extérieure au Duché, termina Sindbad en riant. Ceci dit, je ne vous empêcherais pas de sucrer votre tisane avec ce breuvage.

Donc je résume : deux tisanes menthe, romarin et thym ?"

Sans chouchen pour moi, ma chère Mythe, tu sais comme je tiens peu à l'alcool !!

Pour ce qui est du lait je me pose aussi la question j'en ai vendu 6 hier , d'ailleurs avec un deuxième élevages de vaches j'en aurai bientot tout les deux jours en vente et je vais commencer à embaucher pour l'abattage de mes vaches .

Il me semble que le thym est particulèrement utile aux personnes fragiles des bronches comme moi non?

Sindbad réfléchit un moment :

"Il me semble que le thym soigne effectivement les affections respiratoires, à condition d'être inhalé. En infusion, par contre, il facilite la digestion et la circulation du sang."

La réponse d'Amaurydumans sur la consommation cadurcienne de lait suscita chez Sindbad une réflexion, qu'il se proposa de partager avec sa collègue :

"Concernant la production de lait, notre commune compte 18 éleveurs de vaches, dont 3 (soit un peu plus de 15%) sont à la tête de 2 élevages pour abreuver 304 habitants présents. Et encore, je compte les vagabonds qui, en principe, n'ont pas de quoi s'offrir du lait.

A partir de là, quatre questions se posent :

1) Combien de litres de lait produit un éleveur ?
2) Combien de litres de lait boivent quotidiennement les résidents de Cahors (habitants et visiteurs) ?
3) L'offre de lait est-elle adaptée à la demande ?
4) Peut-on constater des cas d'achats déviants, tels que définis par notre Maire chérie et préférée, sur la production de lait ?

si je me base sur ma façon de travailler
ayant 4 vaches dans mon 1er champ qui sur 28 jours me donnent 40 laits, mais la production dépend de l'intelligence ( 81 dans mon cas).
car je tue mes vaches le 14 ème jour donc sur 1 mois 2 fois elles me donnent 8 laits et 4 fois elles me donnent 6 laits.
Pour les cas déviant, oui il y en a eu car sous l'ancienne mairie , celle-ci achetait systématiquement la production de laits et de viande via Ménefer

Sindbad tournait et retournait la question dans son esprit :

"En comparant le marché cadurcien avec ses homologues guyennois on s'aperçoit qu'il ne reste aucune bouteille de lait à Cahors à 18:16, alors qu'il en reste 45 à Agen à 15:54, 12 à Bazas à 17:51, 96 à Blaye à 13:06, 27 à La Teste à 15:31...pour comparaison.

Donc il n'y a que deux hypothèses expliquant ce manque :

1) Une sur-consommation (due notamment aux achats déviants) : en cas d'achat déviant, le dépôt de plaintes devrait dissuader les accapareurs. Par achats déviants, j'entends ceux effectués depuis la date de prise du décret sur le sujet.

2) Une sous-production : dans ce cas, il faudrait penser à des mesures incitatives : aides à la reconversion ? prix sur les sceaux et les couteaux ? En tout état de cause, à discuter tous ensemble.

Mon point de vue vous paraît-il pertinent ?"

Mythe écoutait Sindbad et Amaury. Elle finit par intervenir.

Il faut aussi tenir compte des gens comme moi qui boivent leur lait pour augmenter leur intelligence. Pour ma part, je le fais dans le but de renseigner toujours plus de cases du verger, mais quand j'aurai atteint le maximum que ma pauvre tête pourra assumer ( ), je le mettrai bien sûr en vente.

Il y aura donc à ce moment plus de lait sur le marché.

D'autre part, je tiens à attirer votre attention sur un point que j'ai eu souvent l'occasion d'observer : quand il manque une denrée sur le marché, on fait tout pour que tout le monde en produise, et on finit par observer une surproduction de cette denrée vu que tout le monde a sauté dessus.

Je pense qu'il faudrait tout simplement importer du lait dans un premier temps et parallèlement conseiller les futurs niveaux 1 tout en les encadrant sérieusement car, si le vagabond passe trop vite au niveau et qu'il choisit l'élevage, il court tout droit à la disette et ce n'est pas Amaury qui me contredira.

Sindbad avait écouté l'avis de Mythe avec beaucoup d'intérêt. Il la savait femme d'expérience en matière de gestion communale, et avait eu vent de ses réussites bergeraciennes.

"Sur les éleveurs de vaches qui consomment leur propre lait, je n'ai pas d'opinion particulière, et m'en remets à celle de Dame Amaurydumans.

Il reste que le manque de lait sur le marché des joueurs doit être compensé de manière à ce que les cadurciens qui n'élèvent pas de bovins et souhaitent, eux aussi, accroître leur intelligence, dont je fais partie, n'en souffrent pas. L'importation constitue un palliatif de nature à éviter la surproduction. Cependant, à trop vouloir importer, nous prenons le risque de voir notre balance commerciale piquer du nez.

Il me semble donc opportun, pour compenser cette dépense, de trouver un ou plusieurs produits en excédent sur notr marché que nous pourrions vendre auprès d'autres municipalités, nos sacs de farine à Béziers, par exemple, ou notre blé à Carcassonne. Il nous faudrait solliciter Griffes, plus expert en la matière.

Par ailleurs, sur l'encadrement des nouveaux arrivants à Cahors, Makiavel a peut-être un point de vue que nous devrions écouter.

Qu'en dites vous ?"

Je suis tout à fait d'accord.

Il est clair que l'idéal est d'avoir quelque chose à exporter contre autre chose à importer. Ce sont d'ailleurs là les contrats les plus faciles à négocier, à mon sens.

Quant aux conseils aux vagabonds, je n'ai pas dit que rien n'était fait. J'attirais juste l'attention sur un point particulier qu'est l'élevage vis-à-vis de vagabonds toujours trop pressés de passer au niveau suivant.

Il est vrai que voulant monter de niveau trop vite j'ai beaucoup galéré.
Pour l'elevage il faut mieux attendre d'avoir pratiquement autant pour l'achat du champ que pour l'achat et le début de l'elevage .

Ce matin, comme tous les matins, Sindbad prépara sa tisane.

Au vue de la courte nuit qu'il avait passé, il décida d'ajouter à sa menthe habituelle les fleurs de la petite centaurée et un peu de romarin.

Il fit bouillir de l'eau, la versa sur ses herbes, couvrit et attendit une dizaine de minutes avant de servir.

Sindbad sourit :

"Il semble, Dame Amaury, que vous ayez un talent pour arriver au moment opportun. Oui, j'ai eu une nuit agitée, donc j'ai rajouté du romarin et de la petite centaurée, cueillis ce matin aux abords de la ville.

Concernant le lait, je vous remercie d'en avoir mis en vente aujourd'hui, même si je constate qu'à 11:45, le marché des joueurs de Cahors ne contenait plus une goutte de lait. Pour ma part, j'en ai acheté 2 bouteilles hier, et bu une ce matin. Je boirais l'autre demain.

Il reste, comme je le disais hier, que nous connaissons un déficit endémique en matière de produits laitiers. Il me paraîtrait opportun, comme le suggérait Mythe hier, de recourir à l'importation temporaire de lait et/ou de poissons. Bien que, si je parle d'importer du poisson, je crains la réaction de Messire Samgrat. Il semblerait également que certains producteurs de lait conserve leur production par devers eux. Un tel stockage ne peut qu'être préjudiciable à l'ensemble de nos concitoyens.

En tout état de cause, nous sommes confrontés à une difficulté requérant les compétences de Monseigneur Griffes, pour négocier des contrats de vente avec d'autres municipalités afin d'acquérir le lait et/ou le poisson manquant. Par ailleurs, vous pourriez attirer l'attention des producteurs de lait sur les méfaits de la conservation de leur production à des fins personnelles."

Je réfléchis effectivement à la rédaction d'un courrier en ce sens auprès des eleveurs.
en regardant mes évenements j'ai vu que c'est une seule personne qui a acheté mes 8 laits d'un coup .

Il faut vous dire que je m'intéresse beaucoup aux plantes et que j'aurai bien aimé qu'il y est une herboristerie en Cahors.

Merci Squi , oui, stocks approvisionnés
Et sinon, n'hésitons pas à dire aux villageois que Squi a mit en taverne municipale >> bon app ! << viandes et poissons